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Chères Confinées, Chers Confinés,
Bonsoir !
J’espère que tout va bien pour vous pendant ce nouveau mois de confinement qui s’installe tout comme le printemps l’a fait. Je suis ravie d’être là ce soir avec vous.
Pour tout vous dire,
il s’en est fallu de peu que je rate encore une publication du journal ! Mais tout va bien et nous revoilà enfin ensemble. Syndrome de la feuille blanche ? point du tout. Problème d’histoire impossible plutôt !
Parfois, on s’entête à se dire que ça pourrait fonctionner, que ça va marcher, que ça doit le faire et puis c’est tout. Pour quelles raisons ? Peut-être le désir de contrôle, l’esprit de rebellion, l’entêtement ou tout simplement l’irrésistible leurre. Au cube raison n’est assez bonne pour se perdre.
En écriture comme en amour, il faut parfois se rendre à l’évidence.
Si l’histoire ne s’écrit pas toute seule ou presque, c’est que cela ne coule pas de source. Lorsque l’on ne peut pas être nous-même, force d’efforts et de simagrées, mieux vaut abandonner. Il faut que la rencontre soit fortuite pour que ca colle. Sinon, on passe son temps à recoller les morceaux. 36 printemps mais j’ai enfin compris. Il y en a une qui va rejoindre morphée encore plus intelligente ce soir ! De l’humour pour essayer de noyer le poisson.. mais il respire dans l’eau donc autant aller droit au but.
J’ai jeté à la poubelle, nombreuses phrases, tant de mots qui sonnaient si bien dans ma tête mais qui mis à bout… n’allaient décidément pas ensemble. Ca chantait faux.
Voici pour vous ce soir, une petite histoire douce et covidienne !
Début de l’histoire
“Alors là, ça suffit !
Tu ne vas pas les croire tout de même ? Le 15 avril, le 11 mai, tu t’en rappelles ? La bonne blague !!! Ils nous prennent pour des imbéciles, je te le dis moi. Ca sent l’arnaque et le complot à plein nez. Il faut se réveiller une fois pour toute.”
Nous étions déjà fin septembre,
et enfin le gouvernement parlait, avec grande précaution, de rouvrir l’ensemble de la France. Stella rêvait de se réveiller de ce cauchemar. Elle éteignit la télé qui venait de diffuser le dernier message du Président. Assise dans son petit balcon, elle ferma légèrement la fenêtre pour ne pas laisser entrer l’odeur de la cigarette qu’elle s’apprêtait à allumer. Arrêter de fumer en plein confinement ? Quelle idée suicidaire. Elle inhala la premiere bouffée. Un bol frais de fumée qui allait un peu la calmer.
Elle qui avait, dans les débuts du confinement, fait preuve de tant de positivité, était à présent à bout. Elle avait travaillé comme une acharnée, repris le sport & la musique, perdu ses 5 kilos en trop, fait de la méditation, adopté Pantoufle un petit chat abandonné et blessé qu’elle avait trouvé un jour en bas de chez elle. Elle s’était mëme réconciliée avec un groupe d’anciennes copines via House Party et profité de nombreux apéros à distance… La dolce vita du confinement avait atteint ses limites. Que pouvait-elle faire d’autre ?
Partir. Enfin quitter Paris. Quelques jours dans le sud de la France. Antibes. Juan-les-Pins. Cannes. N’importe où tant qu’il y a de l’eau. Toutes les villes de la Côte d’Azur l’appelaient. Les couleurs, l’air marin, la vue de la mer. Une mer sans limite, calme, douce, paisible. En attendant de pouvoir aller plus loin.
Le Covid 19 s’était installé lentement.
Il avait aménagé ses appartements un peu partout dans le monde. Il avait évolué à la vitesse grand V sans qu’aucun scientifique ne découvre le pot aux roses. Et si les personnes d’un âge certain avaient payé le prix fort, tout le monde, oui tout le monde pouvait être malade et ce, pendant des semaines voire des mois. Pour certains, il ne s’agissait que d’un rhume des foins. Le nez qui coule constamment. Pour d’autres, une quinte de toux qui ne passe pas et qui tient éveillé la nuit toute la maisonnée. Les mains et le visage d’une extrême sécheresse, des rougeurs voire des brulures sur la peau était aussi le signe que le Covid régnait et régissait la vie humaine. Beaucoup avaient subi les effets de pertes de goût et d’odorat, l’extrême fatigue ou un sentiment de corps endolori, pleins de courbatures. Ces personnes là étaient les chanceuses. Mais pour combien de temps ? Parce qu’il n’était pas encore prouvé que l’on ne puisse l’attraper plus d’une fois, le Covid 19 avait mis en suspens les activité du monde entier et tenue la population sequestrée, privée de sortir, de se serrer dans les bras, de sortir, de vivre.
Stella ne regardait pas les informations. D’abord, elle ne comprenait pas tout ce qui la frustrait beaucoup. En général, si quelque chose de grave devait se faire entendre, elle comptait sur ses amis, ses voisins, sa famille ou ces fameux réseaux sociaux lors de ces faibles temps de connexion pour l’apprendre. Les gens aimaient parler. Et lorsqu’ils avaient peur, ils avaient besoin de parler. Elle écoutait les news avec leurs mots. Si c’était trop pour elle. Elle leur disait qu’elle avait un double appel et puis voilà. Depuis peu, elle faisait l’effort d’allumer la télé pour les grandes annonces comme celle de ce soir. Elle savait que même si elle ne pouvait pas voir ou toucher ce virus, même s’il lui semblait invisible, les morts ne mourraient pas tous seuls.. la situation était grave. Il fallait être patiente sans se ronger les sangs encore quelques temps. Avait-elle seulement le choix ?
L’étape suivante serait de rouvrir les frontières de l’Europe, ou du moins des pays limitrophes.
Mais quand ? Avant les fêtes de fin d’année par pitié. Enfin de l’air. Et surtout, l’espoir de le revoir. Son amour. Sa joie de vivre. Son pays. Là où il faisait bon vivre, manger, rire, s’aimer. Il lui aura fallu vivre un confinement pour comprendre que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et que les racines sont plus fortes que tout.
Lorsque les frontières ouvriront, Stella, retournera chez elle pour de bon.
Le temps de rendre son appartement, de faire ses valises, donner ses meubles – elle n’aura jamais le courage de tout vendre sur Vinted ou le bon coin. 15 ans à Paris, tout une vie qu’elle ne regrette pas. Mais ce qu’elle veut c’est rentrer à Napoli. Marcher dans les rues ensoleillées, se balader entourée de touristes via Toleda et déguster les meilleures glaces à la pistache chez
Casa Infante. Vivre. Vivre chaque jour comme le premier.
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